Vie des COPE, partenariat et GeMAPI :
les dossiers marquants de l’Assemblée générale
L’Assemblée générale du SDDEA et de sa Régie a marqué le retour des délégués en présentiel, quoiqu’en jauge réduite, le 29 juin au Centre de Congrès de l’Aube, au terme d’une saison encore marquée par le Covid et par plusieurs disparitions récentes.
Notre actualité ce jour est tristement dominée par la disparition de Jean Jouanet, notre collègue, Vice-Président du syndicat des eaux, membre de nos trois syndicats et Maire-adjoint de La Chapelle-Saint-Luc. » C’est avec ces mots et beaucoup d’émotion que Nicolas Juillet, Président du SDDEA et de sa Régie, a introduit l’Assemblée générale du 29 juin, après avoir remercié toutes les personnes présentes de s’être rendues disponibles.
Alors qu’il lui rendait un hommage émouvant, des photos et un portrait du disparu s’affichaient sur l’écran géant au-dessus de la scène du Centre de Congrès de l’Aube. L’émotion était d’autant plus vive que les obsèques de Jean Jouanet avaient eu lieu l’après-midi même. « Jean était une mine de connaissances, une mémoire de la vie de notre département », a poursuivi Nicolas Juillet. « Et, plus encore que la connaissance de nos territoires, Jean, à lui seul, incarnait nos Territoires et leur histoire. Avec sa disparition, c’est tout un pan de notre histoire qui vient de disparaitre. De l’histoire auboise, de l’histoire de nos trois syndicats départementaux. De l’histoire du syndicat des eaux que nous avons partagée avec lui. »
Au terme de son hommage, M. Juillet a invité l’Assemblée à marquer une minute de silence en mémoire de Jean Jouanet et également de Dominique Beudot, délégué suppléant de Bétignicourt (COPE de Rosnay-l’Hôpital), décédé le 24 mars dernier, ainsi que de Gérald Noble, délégué de Chappes (COPE des Vallées de la Mogne, de la Seine, de la Barse), décédé le 6 mai dernier.
Après ce moment fort, Stéphane Gillis, Directeur Général du SDDEA et de sa Régie, a présenté le programme de l’Assemblée générale, marqué notamment par un nouveau transfert de compétence, une fusion de COPE, un nouveau partenariat avec l’EPTB Seine Grands Lacs et une table ronde consacrée à la GeMAPI.
Transfert de compétences
La commune d’Arcis-sur-Aube ayant souhaité transférer ses compétences Eau potable et Assainissement collectif à la Régie du SDDEA à partir du 1er janvier 2022, l’Assemblée générale a examiné sa demande avant de la voter. « Nous pouvons remercier les élus d’Arcis-sur-Aube pour la confiance qu’ils accordent à notre syndicat pour cette demande de transfert des compétences », a souligné Jean-Michel Viart, 1er Vice-Président du SDDEA et de sa Régie.
Après ce vote favorable, l’Assemblée a examiné la demande de la commune de Juvanzé, relative au retrait de la compétence démoustication. « Cette demande a été motivée par le fait que cette commune n’a fait l’objet d’aucune identification de gîtes larvaires et ne connaît pas de problématique particulière due aux moustiques », a rappelé M. Viart. La commune avait adhéré à ce service le 1er janvier 2017 mais il s’avère qu’elle n’est pas située dans un secteur à enjeu en matière de démoustication de confort. L’Assemblée a voté favorablement à cette demande.
Fusion de COPE
Le Président Nicolas Juillet a poursuivi la partie délibérative de cette Assemblée générale avec une demande de fusion : les COPE de la Région de Trannes et de Beaulieu, dans l’est du département, ont en effet demandé à n’en former qu’un, en donnant naissance au COPE de Trannes-Beaulieu. « La fusion entre deux ou plusieurs COPE est un outil au service de l’intérêt du service public », a souligné M. Juillet. « D’un point de vue financier ensuite, la fusion de COPE permet d’harmoniser le prix du service autour d’une même ressource. » Or « nous sommes de plus en plus sollicités par les élus pour la réalisation de simulation de fusion entre COPE, voire de Communes souhaitant transférer une compétence et fusionner directement avec un ou plusieurs COPE », a indiqué M. Juillet, en se félicitant de ces réflexions. Certaines aboutissent ainsi à des fusions effectives.
En présentant les détails du projet de fusion des COPE de la Région de Trannes et de Beaulieu, Jean-Michel Viart a pour sa part indiqué qu’il concernait 10 communes, pour un total de 1224 habitants (estimation 2020) et quelque 787 abonnés. L’Assemblée générale ayant voté favorablement, la fusion de ces COPE deviendra effective au 1er janvier 2022.
Budget : la marque de la pandémie
Après ces votes, les délégués ont poursuivi leur travail en passant à la partie budgétaire de cette Assemblée générale, relative aux résultats de clôture de l’exercice 2020 des budgets du SDDEA, excédentaires. Les budgets annexes GeMAPI et Démoustication avaient fait l’objet d’une présentation lors de l’Assemblée générale restreinte, consacrée à ces compétences, juste avant l’ouverture de l’Assemblée générale. Puis M. Viart a présenté le compte de gestion et le compte administratif 2020 du budget principal du syndicat, avant mise au vote et adoption.
En 2020, la pandémie de Covid-19 a notamment induit une baisse des frais engagés et des honoraires. « L’année 2021 a été également marquée par la pandémie. Il est cependant encore difficile aujourd’hui d’évaluer les conséquences économiques pour 2022 », a souligné Jean-Michel Viart lors du débat d’orientation budgétaire 2022 qui a suivi. Ce budget sera donc inscrit dans la continuité des dépenses et recettes, et le budget primitif 2022 sera soumis au vote des délégués le 14 octobre prochain. La partie budgétaire de l’Assemblée s’est terminée avec le vote du compte administratif 2020 du budget annexe du Sage de la Bassée-Voulzie, également excédentaire.
Partenariat « naturel » avec l’EPTB Seine Grands Lacs
Cette Assemblée générale a par ailleurs permis de formaliser un partenariat avec l’Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Seine Grands Lacs. « Je qualifie ce partenariat de naturel car, au-delà de la présence des Lacs Réservoirs sur notre domaine de compétence, c’est bien la complémentarité de nos missions et de nos échelles d’intervention qui peuvent garantir une action publique efficace », a souligné Nicolas Juillet. Par la suite, en présentant la convention cadre du partenariat, incluant « la coopération au travers de projets communs », Stéphane Gillis a souligné que l’EPTB « sera bien évidemment partie prenante des travaux de l’Observatoire de l’eau », dont la première réunion se tiendra en novembre.
Valéry Molet, président de l’EPTB, présent à cette Assemblée générale, a rappelé à l’assistance le rôle de l’établissement, notamment sur la gestion des Lacs-Réservoirs, mais bien au-delà, sur de nombreuses études. Celles-ci contribueront notamment à la prévention des inondations et au déploiement de la Stratégie 2100, portée par le SDDEA et sa Régie face au changement climatique.
Après une table ronde informative consacrée à la GeMAPI (lire ci-dessous), le Président Juillet a clôturé cette Assemblée générale en rappelant les prochaines échéances : outre l’Assemblée générale du 14 octobre, l’autre événement marquant de l’automne sera la première session plénière de l’Observatoire de l’eau, le 18 novembre, au Centre de Congrès de l’Aube.
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Gestion des milieux aquatiques :
une approche stratégique
La compétence GeMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) « a rebattu les cartes en matière de gestion des cours d’eau », a souligné Nicolas Juillet, Président du SDDEA et de sa Régie, en introduisant la Table ronde qui lui était consacrée le 29 juin, dans le cadre de partie informative de l’Assemblée générale. Cette compétence nouvelle s’inscrit « dans une réelle réflexion de long terme sur le fonctionnement des rivières et des bassins versants. En cela, elle contribue largement à notre stratégie 2100 pour l’adaptation de notre territoire au changement climatique. »
Après la présentation de cette compétence et de ses enjeux par Lucile Gaillard, Directrice générale adjointe Gestion des Milieux aquatiques, Prévention des inondations et Patrimoine au SDDEA, et par les Techniciens de rivière Julien Péon et l’Ingénieur Tristan Fournier, Brigitte Girard, maire de Rumilly-les-Vaudes, a apporté un témoignage très concret sur la GeMAPI. En effet, la commune a bénéficié des solutions des acteurs du territoire et du SDDEA en la matière. « Rumilly-les Vaudes est une commune qui subit régulièrement des inondations », a rappelé Mme Girard. « Je remercie le SDDEA pour sa réactivité : projet et travaux ont été réalisés en un an de temps, et à moindre coût. » Les aménagements effectués permettent de retenir beaucoup d’eau en amont de la commune, ralentissant ainsi les inondations
Fabrice Antoine, Président du Bassin Aube Baroise, a pour sa part salué la GeMAPI en tant que véritable « action globale », soulignant au passage l’action « extraordinaire » de François Bagot, Technicien de rivière sur le Bassin. « Il arrive même à convaincre les récalcitrants ! » En outre, le SDDEA contribue aussi à trouver des financements, ce qui constitue un élément déterminant, souligne le Président de Bassin : « Cela a fini de convaincre les élus et cela apporte du sens dans la gestion de ces petits cours d’eau qui parfois sortent de leurs méandres ou sont à sec. »
Depuis 2018, « si le travail a pu se faire, c’est aussi parce que les élus très clairement sur le terrain se sont impliqués », grâce aux COPE et aux Bassins, a tenu à souligner Nicolas Juillet. Face au risque inondation, très pesant pour les populations, comme l’a rappelé François Mandelli, Vice-Président du COPE Territroire Troyes, Jean-Michel Viart, 1er Vice-Président du SDDEA et de sa Régie, a renchéri dans ce sens : « C’est un peu la marque de fabrique que le SDDEA veut se donner : on n’arrivera à trouver des solutions pour limiter le risque d’inondation, pour bien aménager nos masses d’eau, qu’en travaillant réellement ensemble, qu’en mettant tous les acteurs autour d’une table. »
La démoustication au cœur de l’Assemblée générale restreinte
Identification des moustiques et gestion des étiages ont particulièrement retenu l’attention des grands délégués présents à l’Assemblée générale restreinte Démoustication/GeMAPI du SDDEA.
L’Assemblée générale restreinte Démoustication/GeMAPI du SDDEA s’est tenue en préambule à l’Assemblée plénière, le 29 juin au Centre de Congrès de l’Aube. Elle a permis l’adoption du compte de gestion et compte administratif de l’exercice 2020 des Budgets annexes démoustication et GeMAPI. Cette Assemblée a aussi été l’occasion d’établir un bilan intermédiaire, et surprenant, du suivi de la gêne occasionnée par les moustiques. Un dossier particulièrement important alors que la saison estivale démarre.
« La démoustication de confort est là pour maîtriser la gêne occasionnée par la présence de moustiques, il faut savoir si ça marche et si non pourquoi », a souligné Lucile Gaillard, Directrice générale adjointe Gestion des Milieux, Prévention et Patrimoine. Puis elle a donné la parole à Julien Delhostat, ingénieur démoustication, qui a présenté le bilan de la campagne de suivi des populations actives de mai 2021 et de juin 2021 aux grands délégués démoustication présents. Un bilan qui montre des résultats étonnants.
Une espèce inattendue
Cet inventaire a démarré par la pose de pièges à moustiques autonomes qui imitent la respiration de l’homme ou de mammifères. Ces pièges permettent de réaliser des cycles complets, nuit comprise, et restent trois jours sur des sites présélectionnés. Ces trois « aspirateurs » à moustiques en vallées de la Seine et de l’Aube, baptisés Mosquito Magnet (aimants à moustiques), ont révélé la présence d’une espèce inattendue : Aedes geniculatus. « Cette espèce peut être confondue avec le moustique tigre, mais elle ne transmet pas de maladie », a expliqué Julien Delhostat. « Elle pond sur une surface sèche avant d’être mise en eau », et rentre volontiers dans les maisons. Ainsi, grâce à cette étude, « on voit des moustiques considérés comme non communs qui apparaissent en nombre », a souligné Julien Delhostat.
Depuis le début de l’opération Mosquito Magnet, les agents du SDDEA ont identifié 4000 moustiques, un par un. L’inventaire montre aussi la présence de plus de 25 espèces de moustiques différentes entre les vallées de l’Aube et de la Seine, dont 13 sont gênantes pour l’homme. Et du fait des fortes précipitations entre mai et juin, la densité de moustique a explosé, notamment à Saint-Just-Sauvage. « Les conditions climatiques de mai ont donc bien des conséquences sur juin », a souligné Julien Delhostat. Suite à ce bilan intermédiaire, le suivi de la gêne liée aux moustiques fera l’objet d’un rapport complet à la fin de l’année.
Gestion des étiages
Par ailleurs, la partie informative de l’assemblée générale restreinte GeMAPI a permis de faire le point sur la gestion des étiages pour cette année. L’EPTB Seine Grands Lacs gère les étiages, et deux conventions de partenariat avec le SDDEA et sa Régie devaient être présentées en Assemblée générale. « Les Lacs réservoirs sont déjà bien remplis, les objectifs à cette époque de l’année sont atteints à 96% », a expliqué Lucile Gaillard, Directrice générale adjointe Gestion des Milieux aquatiques, Prévention des inondations et Patrimoine au SDDEA. « Mais l’hiver a été particulier avant le rattrapage en mai. » La conduite du soutien d’étiage reste associée aux prévisions météo. « La proposition de vidange est moindre par rapport aux années précédentes sur le mois de juillet pour conserver une plus grande réserve à compter du 1er novembre et assurer le soutien d’étiage tardif », a précisé Mme Gaillard. Globalement, comme l’a souligné Jean-Michel Viart, 1er vice-président du SDDEA et de sa Régie, le besoin de soutien d’étiage est de plus en plus tardif, ce qui est aussi un marqueur des évolutions climatiques.