L’étang de Bragelogne-Beauvoir repensé pour l’environnement et le public
Le projet de rétablissement de la continuité écologique, qui devrait être réalisé en 2022, prévoit notamment le retour de la Sarce dans son lit d’origine et des aménagements importants pour le public. Le SDDEA pilote l’opération.
C’est un site en pleine nature où il fait bon se promener et pique-niquer : l’étang de Bragelogne-Beauvoir, à 55 km au sud-ouest de Troyes, est très apprécié par les visiteurs et les pêcheurs. Il a été créé sur le cours de la rivière Sarce il y a quatre décennies et la tranquillité des lieux a conquis le public. Mais le temps a passé et le plan d’eau constitue un obstacle à la continuité écologique de la Sarce. C’est pourquoi des aménagements doivent être menés pour rétablir les fonctions écologiques et hydrologiques de la Sarce, et répondre à des problématiques actuelles : réchauffement de l’eau, accentuation de l’évaporation, envasement de l’étang…
« Le but n’est pas de tout casser mais de travailler mieux », explique Julien Péon, technicien de rivière au SDDEA (Gemapi). L’ancien Syndicat intercommunal d’aménagement du bassin de la Sarce suivait initialement ce dossier. Puis le SDDEA a pris le relais, la Communauté de communes du Barséquanais en Champagne lui ayant transféré sa compétence GeMAPI, au sein du Bassin Seine et Affluents troyens. Le SDDEA s’est ainsi porté maître d’ouvrage du projet de restauration de la continuité écologique sur l’étang communal.
« La continuité écologique consiste à assurer le transport sédimentaire d’amont en aval, ainsi que le passage des poissons », a expliqué Julien Péon le 9 juin sur le site de l’étang. Il était accompagné de Bernadette Dozières, Maire de Bragelogne-Beauvoir, et de Fabrice Partout, Maire délégué de Beauvoir-sur-Sarce et Président du COPE Eau potable de Bagneux-la-Fosse/Bragelogne-Beauvoir. Une visite en prélude à une présentation du projet au public, le 6 juillet.
La Sarce dans son lit d’origine
L’avant-projet établi au premier semestre 2021 permettra de répondre aux objectifs fixés, en réalisant plusieurs opérations. D’abord le cours d’eau reviendra dans son lit d’origine à la suite de la suppression du vannage. « Actuellement il y a deux vannes entre l’étang et la rivière. Elles seront conservées mais le seuil de fond sera enlevé », précise Julien Péon. De plus « la rivière arrive aujourd’hui directement dans l’étang, qui fait donc office de décanteur. Cela pose problème pour le transit des poissons et des sédiments », explique le technicien de rivière. C’est dans ce transit que réside tout l’enjeu de la continuité écologique.
Deux mares à vocation pédagogique, touristique et environnementale, seront aussi créées dans le cadre du projet, ainsi que la pose d’un platelage bois permettant de réaliser le tour complet de l’étang, ce qui est impossible aujourd’hui. Enfin, ces aménagements s’accompagneront de la pose de bancs et de points d’accueil pour le public : de quoi améliorer le confort des visiteurs.
L’étude se poursuit actuellement et les travaux vont intervenir en 2022 (lire ci-dessous). Ils bénéficient de la participation financière de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, dans le cadre des actions programmées par le SDDEA dans le Plan pluriannuel de restauration et d’entretien (PPRE) de la Sarce. « On est dans la dernière ligne droite ! », se réjouit Julien Péon. Et le soir même, il a présenté les détails de l’avancement du projet aux délégués, lors de la réunion de l’Assemblée du Bassin Seine et affluents Troyens.
Un site chargé d’histoires
« Avant l’étang, c’était des marécages », se souvient Bernadette Dozières, actuelle maire de Braglogne-Beauvoir. La création de ce plan d’eau s’est faite dans la continuité de la fusion des communes de Bragelogne et Beauvoir en 1973. A l’époque, Jacky Rollin était maire de la commune, et il devait le rester jusqu’en 1995. Il se souvient : « La construction de cet étang, ça a été un roman ! Les travaux ont été faits par petits bouts parallèlement aux travaux connexes du remembrement. Ce remembrement était une condition à la fusion des deux communes. » Et l’ancien élu souligne : « Les gens sont très très attachés à cet étang. » C’est pourquoi la réhabilitation du site prévoit de nouveaux aménagements destinés à l’accueil du grand public. Cet attachement, Bernadette Dozières, maire de Bragelogne-Beavoir, en a bien conscience. L’élue souhaite aussi développer des activités à destination des enfants des communes avoisinantes, en donnant au site réaménagé une dimension pédagogique : « On pourra faire venir des classes, faire des visites de fin d’année, pique-niquer. Il y aura une passerelle qui va relier les deux berges, ça permettra l’observation des libellules par exemple. »
Début des travaux en 2022
Un projet tel que celui de l’étang de Bragelogne-Beauvoir implique de nombreuses étapes avant d’en arriver à la réalisation des travaux, prévus l’année prochaine. Voici les six phases engagées :
- Dans le cadre de la compétence Gemapi qu’il exerce suite au transfert par la communauté de communes du barséquanais en champagne, le bassin Seine et Affluents Troyens du SDDEA s’est porté maître d’ouvrage du projet de restauration de la continuité écologique sur l’étang communal.
- Un bureau d’étude a été recruté. Sa mission, a été, dans un premier temps, de dresser un état des lieux précis du secteur grâce à la réalisation de relevés topographiques, de relevés faune/flore et des caractéristiques de la Sarce mais également par des mesures de débits.
- Les résultats obtenus ont permis de dégager deux scénarios qui ont été discutés au cours d’un comité de pilotage qui s’est tenu au mois de février 2021 et ont abouti à un avant-projet modifié
- Après validation en conseil municipal en avril, la phase PRO (projet) est actuellement en cours. Cette dernière doit permettre de définir précisément: la nature des matériaux et leur mise en œuvre ; les caractéristiques et dimensionnement des aménagements avec leur localisation ; le calendrier de réalisation ; la gestion des aménagements après travaux.
- Un comité de pilotage se réunit durant l’été pour valider le projet finalisé.
- La fin de l’année 2021 sera consacrée aux divers dossiers réglementaires et environnementaux en vue de la réalisation des travaux au cours de 2022.