Jean-Michel Viart : « L’EPAGE est là pour soutenir la GeMAPI »
Le SDDEA est labellisé EPAGE (établissement public d'aménagement et de gestion de l'eau), et Jean-Michel Viart, 1er Vice-Président du Syndicat, a été élu Président de cette structure. Il explique son rôle, voué à l’accompagnement des actions de la GeMAPI.
Jean-Michel Viart, vous venez d’être élu Président de l’EPAGE de la Seine Supérieure Champenoise. Quelle est la mission de cet établissement public par rapport aux autres intervenants en matière de GeMAPI ?
« L’objectif d’un EPAGE c’est d’abord la prévention des inondations et la gestion des cours d’eau. Il s’agit donc purement de GeMAPI mais à une échelle différente de celle d’un EPCI ou d’un EPTB1. L’EPCI confie la GeMAPI au syndicat, par transfert ou délégation de compétence. Celui-ci assure le travail au quotidien, le suivi, la responsabilité. Le Gémapien réalise les actions sur le terrain. Ses objectifs sont de retrouver une bonne qualité de la ressource en eau, d’éviter les inondations voire d’assurer un soutien d’étiage pour éviter les assecs. C’est l’action du SDDEA au travers de plusieurs Bassins. L’EPTB a davantage un rôle de facilitateur sur la prévention des inondations. Dans notre département, l’EPTB Seine Grands Lacs assure l’écrêtement des crues, le soutien d’étiage pour qu’en aval Paris ait toujours suffisamment d’eau pendant les périodes très sèches, et l’accompagnement des territoires. Il est donc plus concentré sur la gestion des lacs et fait peu de GeMAPI. Et entre l’EPCI et l’EPTB, on trouve l’EPAGE. »
Dans l’Aube son périmètre d’action couvre donc celui de plusieurs Bassins du Syndicat, en suivant la Seine en amont et en aval de Troyes…
« En effet, cela lui confère une vision d’ensemble. Au-dessus de l’EPAGE, l’EPTB a une vision encore plus globale. Cela nous permet d’avoir une meilleure visibilité par rapport à ce qui nous entoure. Le SDDEA est le seul syndicat qui regroupe toutes les compétences sur l’eau à être également labellisé EPAGE sur son territoire. Grâce ce statut d’EPAGE, nous avons davantage de poids auprès de l’EPTB et de nos financeurs, l’Agence de l’eau Seine-Normandie. Et l’intérêt de l’EPAGE est d’avoir une vision globale sur les Bassins du syndicat, c’est surtout ainsi que je le conçois. Il faut que le travail effectué par le Gémapien soit compatible avec tous les Bassins, et l’EPAGE doit permettre que les actions menées sur les divers Bassins soient compatibles entre elles, de même qu’avec TCM, qui a gardé la compétence GeMAPI sur une partie de son territoire. Avec l’EPAGE nous assurons donc un rôle de conseil, d’aide, pour amener du lien. Le code de l’environnement le conçoit ainsi. L’EPAGE va accompagner pour valider les actions du Syndicat, du Gémapien, en le confortant dans ce qu’il met en place. Nous devons jouer ce rôle de soutien. »
Au cours des récentes Assemblées de Bassins, qui se sont tenues en décembre 2021, nous avons justement observé que certaines études et actions menées sur le terrain ne sont pas toujours bien comprises localement. L’EPAGE peut aider à faire progresser cette compréhension ?
« Il est toujours difficile de faire accepter à tout le monde qu’entre la décision d’agir et la réalisation de l’action il peut s’écouler trois, quatre, voire cinq ans, car le droit est ainsi fait. Dans le passé nous n’avions pas tant de contraintes à respecter. Mais celles-ci peuvent aussi nous permettre de faire en sorte que nos actions ne soient pas destructrices pour l’avenir. Et avec le changement climatique, on est de plus en plus prudent sur l’impact de nos actions : le remède est-il meilleur ou pire que le mal ? Ce n’est pas si évident ! Dans toutes nos actions nous devons donc être vigilants et effectuer des études d’impact à court, moyen et long terme. »
1 EPCI : établissement public de coopération intercommunale ; EPTB : établissement public territorial de bassin