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La relève des compteurs d’eau au service des usagers

Une fois par an les agents de la Régie du SDDEA passent chez les usagers pour relever les compteurs d’eau. Une opération nécessaire pour facturer au plus juste la consommation sur l’année écoulée et aussi déceler d’éventuelles fuites, dommageables pour l’habitat et l’environnement. À l’agence de Brienne-le-Château, c’est Anthony Jaillant qui s’occupe de la relève. Un travail de proximité et de service, au contact des habitants.

Il règne une intense activité sur le site de l’agence du SDDEA et sa Régie à Brienne-le-Château en ce lundi matin ensoleillé et frais de début février. Les agents se préparent à partir sur le terrain. Parmi eux Anthony Jaillant, 22 ans, agent polyvalent, en poste depuis onze mois au sein de l’entreprise. Il prend connaissance de son planning du jour et s’habille avec ses équipements de sécurité pour partir relever les compteurs chez les usagers. Au programme : 135 compteurs à Arrentières, petit village au cœur du vignoble près de Bar-sur-Aube. « Deux jours ça suffit pour tout faire », explique Anthony. « J’ai fait un peu de tout depuis que je suis ici, des travaux. Maintenant je relève des compteurs dans les communes des Cope autour de Brienne-le-Château. Ça va me prendre dix mois dans l’année, je suis le seul agent à le faire à l’agence. C’est bien, je suis autonome, je fais mes horaires en fonction de l’organisation. » Anthony succède à Ludovic Ulsas, qui l’a formé à cette tâche durant trois semaines avant de partir pour d’autres horizons professionnels.

Belles caves voûtées

Nous partons à 9h pour Arrentières, à trente minutes de route. Les habitants ont été prévenus du passage de l’agent de la Régie du SDDEA en ce début de semaine. A l’entrée du village, nous sonnons dans une première maison et la propriétaire n’est pas surprise de nous voir. Elle nous indique le compteur, situé sous la trappe d’un regard, dans le jardin. « Je vous emmène chez ma fille, elle est absente. » Nous la suivons donc vers une autre maison, à quelques centaines de mètres, et la dame nous ouvre la porte d’une belle cave en pierres voutée, à laquelle on accède par l’extérieur. Le compteur se trouve au fond. « Je ne connais pas encore toutes les caves, souvent elles sont belles dans le secteur », remarque Anthony. Il relève les chiffres et écoute avec un hydrophone, une sorte de long stéthoscope en métal, s’il n’y a pas d’écoulement d’eau suspect indiquant une fuite dans la conduite.

 

Nous poursuivons vers la maison suivante. Un habitant nous rejoint et nous interpelle : « Vous êtes le Syndicat pour l’eau potable uniquement ? J’ai un bâtiment qui a été inondé hier avec la pluie, j’ai dû nettoyer… Il faudrait faire des aménagements. » Un peu plus loin nous arrivons face à une propriété gardée par deux gros chiens peu avenants. « Je fais toujours attention aux chiens, parfois je siffle avant d’entrer dans un jardin s’il n’y a personne », explique Anthony. Le propriétaire apparaît au balcon et nous indique que le compteur est à l’extérieur. Mais où ? Anthony cherche autour de la grille d’entrée, rien. Il gratte le sol : « Parfois les plaques sont enterrées. Quand on ne trouve pas, on cherche les têtes de bouche à clé pour fermeture de branchement, sur la route en face des habitations, en général les compteurs sont à ce niveau. » Après cinq minutes il trouve la plaque de plastique noir qui abrite le compteur de la maison, dissimulée sous des herbes hautes. Puis le propriétaire nous rejoint pour nous faire entrer dans la cour de ses installations viticoles ; un gros chien nous suit de près… Un autre compteur se trouve là, sous une lourde plaque de fonte.

Travail assez physique

Notre tournée se poursuit. « Là je connais, j’ai posé ce regard l’année dernière lors du chantier », indique Anthony Jaillant en abordant l’extérieur d’une maison. Certains habitants sont absents mais leur compteur est accessible dans le jardin. Anthony relève les chiffres et les entre au stylet dans un boitier informatique portable dans lequel se trouve aussi toutes les adresses des maisons qu’il doit relever. Le travail est assez physique : outre la marche, il faut souvent soulever de lourdes plaques de béton, de fonte, qui ferment l’accès aux compteurs dans les jardins, se plier pour entrer dans des caves exigües, se mettre à genoux, à quatre pattes pour voir les chiffres… Les risques d’accident existent : une plaque qui tombe sur les doigts, une chute dans un escalier… Un autre habitant nous propose de le suivre pour la relève des maisons de ses enfants, partis au travail. « C’est bien car ça nous aide à trouver certains endroits. Et ça nous évite de devoir repasser dans des maisons où il n’y personne », se réjouit Anthony.

Nous visitons d’autres caves, souvent très sombres, parfois très encombrées, ce qui rend l’accès au compteur un peu plus difficile. « Je ne sais pas où se trouve mon compteur ! », nous avoue une habitante chez qui nous sonnons. « En général dans les anciennes maisons, c’est à la cave. Dans les installations plus récentes c’est à l’extérieur », explique Anthony. Cette fois encore ce sera à la cave. Parfois aussi les compteurs se trouvent dans des endroits improbables. « Une fois j’en ai trouvé un dans un puit », raconte Anthony.

Accueil cordial

Certains habitants se renseignent au passage : « J’ai beaucoup consommé cette année ? » « 43 m3 au lieu de 36 l’année dernière », répond Anthony, qui a toutes les données à disposition dans son boîtier. « Ah oui, c’est quand les petits viennent, on utilise plus d’eau ! » Chez une autre habitante, bonne surprise, les chiffres sont à la baisse. « Je n’ai pas mis la piscine cette année, il faut dire », explique-t-elle.

La tournée avance bien, les habitants présents nous ouvrent souvent l’accès aux compteurs de leurs proches absents durant la matinée. Nous arrivons dans un jardin, en l’absence d’un habitant. Mais celui-ci a préparé le terrain et ouvert lui-même la plaque d’accès au compteur. « C’est la première fois que ça m’arrive », se félicite Anthony. L’accueil des usagers est cordial, et l’année prochaine Anthony commencera à faire partie des visages de la Régie du SDDEA connus dans le secteur. Jusqu’à présent, il n’a jamais été mal accueilli.

Face aux risques, la démarche TMS-Pro

Les agents chargés de la relève des compteurs sont exposés aux risques de troubles musculosquelettiques (dits risques TMS), du fait des diverses postures qu’ils doivent adopter et des charges qu’ils doivent soulever pour accéder aux compteurs. Ces troubles TMS se traduisent par des maux de dos, de genoux, d’épaules, tendinites, lombalgies… Le SDDEA et sa Régie ont inscrit la prévention de ces troubles dans leurs priorités, dans le souci d’optimiser la sécurité et le bien-être au travail des agents. En 2021, les risques liés à la relève de plaques ont été au cœur de cette démarche d’étude et de prévention, avec à la clé des mesures mises en place progressivement, qui bénéficieront aux releveurs de compteurs, et aux agents du SPANC, notamment. Antoine Belhache, nommé personne-ressource pour la démarche TMS-Pro au SDDEA et sa Régie, explique : « Nous travaillons actuellement avec les étudiants de l’UTT pour concevoir un outil de levage des plaques adapté à nos métiers. Nous avions testé un modèle initialement
mais il s’est avéré trop lourd à porter. »

Posted in COPE EP d'Arrentières Engente, Eau Potable, Relation aux Usagers