Journée mondiale de l’eau : les eaux souterraines
au cœur de la stratégie du SDDEA et sa Régie
La Journée mondiale de l’eau du 22 mars 2022 est consacrée aux eaux souterraines, avec un leitmotiv : « Rendre l’invisible visible ». Car sous nos pieds, les nappes souterraines jouent un rôle essentiel à la vie humaine. C’est pourquoi face au changement climatique, le SDDEA et sa Régie ont choisi d’intégrer la connaissance et la gestion de ces eaux souterraines au cœur de leur Stratégie 2100.
A l’origine, les eaux souterraines sont des eaux de pluie : une partie ruisselle vers les cours d’eau et les rivières, une autre s’évapore, une autre est absorbée par la végétation. Le reste s’infiltre dans le sol en suivant la gravité et emplit tous les vides, même microscopiques, qui subsistent dans la terre et la roche. A certains endroits, le sous-sol est ainsi saturé d’eau : on parle alors de nappe d’eau souterraine.
« Si vous versez un peu d’eau dans un verre plein de sable, par exemple, au fond du verre vous verrez une nappe, là où l’eau s’est accumulée », explique Marc-Eric Joffroy, hydrogéologue au SDDEA et sa Régie. « Si vous plantez une paille dans ce verre, vous obtenez un piézomètre pour mesurer la pression d’eau dans votre nappe ! » Une expérience simple pour rendre visible l’invisible, pour matérialiser des nappes d’eau qu’on ne voit pas mais qui sont essentielles pour nos territoires et pour l’humanité en général.
Captages dans les nappes
Ainsi dans l’Aube, l’intégralité de notre eau du robinet provient de l’eau souterraine puisée grâce à des sources, puits ou forages. Ces eaux souterraines se situent dans les formations géologiques aquifères qui permettent une circulation d’eau dans les fissures, ou interstices de roches. On les trouve aussi dans les dépôts alluviaux, qui retiennent des quantités plus ou moins importantes d’eau. Ces terrains aquifères varient d’un territoire à l’autre en fonction de leur histoire géologique. Dans l’Aube, on observe divers contextes géologiques notamment crayeux, marneux, calcaires et alluvial.
Les cinq compétences du SDDEA et sa Régie sont impactées par l’hydrogéologie, cette science qui étudie les eaux souterraines, car il existe des relations fortes entre les nappes et les eaux de surface. Sous l’action de la gravité, les nappes alimentent ou sont alimentés par les cours d’eau, pouvant dans certain cas provoquer des inondations par remontée de nappe. Les eaux souterraines sont aussi indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes, en alimentant également les zones humides.
Les eaux souterraines se retrouvent donc logiquement au cœur de la Stratégie 2100 portée par le SDDEA et sa Régie, avec un mot d’ordre : anticiper, atténuer, s’adapter. Car face à l’urgence du changement climatique, qui impacte tout le cycle de l’eau, les nappes phréatiques sont fragilisées et ont tendance à être de plus en plus sollicités.
« Il faudra nous adapter »
« La situation est assez paradoxale chez nous : nous aurons peut-être plus d’eau plus vite avec des inondations plus marquées en hiver, et un temps plus chaud et plus sec en été. Il faudra nous adapter à cette répartition différente », explique Marc-Eric Joffroy. Ces scénarios ont été évoqués lors de la première session de l’Observatoire de l’eau, qui s’est réuni à Troyes le 18 novembre 2021 dans le cadre de la Stratégie 2100.
« Les eaux souterraines sont au cœur de trois actions emblématiques de la Stratégie 2100 du SDDEA et sa Régie », précise Joffrey Lapilus. « Le développement des Schémas directeurs d’alimentation en eau potable, pour optimiser et sécuriser sur le long terme la distribution d’eau potable de notre département, l’animation territorialisée, pour réduire la pression des activités humaines sur les aires d’alimentation de captage, et la modélisation, pour projeter les impacts de divers scénarios climatiques. Le BRGM va ainsi modéliser le fonctionnement hydrogéologique de l’Aube, des eaux superficielles et souterraines. »