Les agents du SDDEA surveillent de près les moustiques
après un hiver assez doux
Le SDDEA a mené sa campagne annuelle de démoustication de printemps par hélicoptère du 10 au 14 mars 2022 sur vingt communes de l’Aube et de la Marne, au sein de son périmètre de compétence. Le traitement aérien est la partie la plus visible d’un travail effectué en continu toute l’année par les agents du SDDEA.
Venu directement de l’Aisne, l’hélicoptère de la société prestataire Air Champagne (Aisne) se pose comme un gros bourdon à l’arrière du site de l’agence du SDDEA et sa Régie à Nogent-sur-Seine. La visibilité en ce matin du 10 mars est maximale, le vent est quasi-nul : les conditions sont excellentes pour mener le traitement de démoustication. Un traitement préparé sur place avec beaucoup de minutie, depuis des semaines, par les agents du SDDEA.
Car entre l’observation, le traitement, l’évaluation de son efficacité et la surveillance des moustiques tout au long de l’année, l’action sur la démoustication s’opère bien en continu. C’est ce qu’a souligné Julien Delhostat, ingénieur démoustication au SDDEA, le 10 mars à l’occasion du démarrage du traitement aérien. « Chaque année les agents du SDDEA effectuent un traitement préventif manuel afin de limiter la prolifération des larves. Une cartographie des zones à traiter a été réalisée pour cibler le périmètre d’action de ce traitement préventif. Ainsi, 95 sites ont d’ores et déjà été traités par nos équipes au sol, ce qui représente 227 ha », explique-t-il. Les 50 gîtes (450 à 500 ha) où des populations de moustiques étaient toujours en cours de développement ont fait l’objet du traitement aérien.
Suivi continu
Bruno Martin, maire de Saint-Just-Sauvage (Marne) et grand délégué démoustication au SDDEA, également présent à Nogent-sur-Seine le 10 mars, souligne pour sa part : « La démoustication se fait en partie par le gel. Comme on n’a plus les périodes de gel qu’on avait dans les années antérieures, on a une réapparition des moustiques en cours d’année. D’où l’importance non pas de traiter en continu mais d’avoir un suivi continu des sites. »
Ainsi, à l’issue de cet hiver 2021-2022, le traitement de printemps est intervenu une semaine plus tôt que l’année dernière. « On a constaté sur le terrain qu’avec l’hiver doux qu’on a eu les moustiques se sont développé beaucoup plus rapidement », note Eric Prévot, technicien démoustication au SDDEA. « Les espèces mettent tout l’hiver à se développer, donc on a le temps de les voir, d’inventorier les gîtes, de savoir s’ils sont asséchés ou pas. Ainsi on sait où se trouvent les espèces de printemps. »
Décrue en février
Cet hiver les deux espèces principales de printemps Aedes rusticus et Aedes cantans ont fait leur apparition. Ces espèces ont la particularité de pondre sur sol humide en été. Une fois remis en eau lors des crues, leurs œufs peuvent passer au stade de larve. De décembre à janvier, les précipitations et la montée des eaux ont remis en eau les gîtes larvaires de ces moustiques, entrainant l’éclosion de leurs œufs.
Puis en février l’assèchement des sols lié à la décrue le long de la plaine alluviale de la Seine a tué les larves de moustiques présentes. Seul le maintien en eau des gîtes alimentés par la nappe (type marais, marécages, dépressions, noues…) a permis de recueillir la majorité des larves écloses à proximité, et sur ces sites le traitement s’est avéré nécessaire.
« Il s’agit d’un contrôle de la nuisance liée aux moustiques. Pour faire en sorte que les riverains puissent profiter des premières belles journées de printemps », précise Julien Delhostat. Aedes rusticus est l’une des espèces les plus gênantes pour l’homme avec l’espèce d’été Aedes sticticus (qui a entrainé l’invasion d’août dernier). « Il s’agit toutefois d’une année normale du point de vue de la quantité de moustiques de printemps », note-t-il. Un second passage de l’hélicoptère en cours d’année n’est pas exclu en fonction de l’évolution des conditions hydrologiques : celle-ci peuvent favoriser, le cas échéant, le développement d’autres espèces printanières et estivales.
À savoir :
- Dans l’Aube, les communes suivantes ont été concernées par le traitement aérien de printemps : Le Mériot, Nogent-sur-Seine, Saint-Nicolas-la-Chapelle, Barbuise, Romilly-sur-Seine, Maizières-la-Grande-Paroisse, Plancy-L’Abbaye, Longsols, Dommartin-le-Coq, Jasseines, Magnicourt, Brillecourt, Aulnay.
- Dans la Marne, il s’agit des communes de : Marcilly-sur-Seine (Marne), La Chapelle-Lasson (Marne), Potangis (Marne), Saint-Just-Sauvage (Marne), Bagneux (Marne). Le SDDEA est compétent uniquement sur 20 communes de la communauté de communes de Sézanne Sud-Ouest Marnais.
- Le traitement manuel est le plus souvent appliqué sur des petites surfaces à l’aide de produits biocides liquide (application par pulvérisation), mais aussi solide (sous forme de granulés).
- Le produit épandu est homologué par l’Europe pour le traitement spécifique des moustiques. Son utilisation est strictement encadrée et nécessite un certibiocide, aussi bien pour l’acheteur que pour la personne amenée à l’épandre.
- Ce produit est composé d’une bactérie qui cible le tube digestif des larves de moustiques et provoque leur mort avant le passage à l’état adulte.
- Son utilisation ne présente pas de danger pour la santé humaine ni pour celle des animaux. Le produit biocide larvicide est dilué dans de l’eau et épandu à la surface des gîtes larvaires : les quantités épandues répondent à la fiche sécurité du produit et ne portent pas atteinte aux autres organismes vivants.
Traitement embarqué
Pour la première fois depuis la prise de compétence du SDDEA sur la démoustication en 2017, les agents ont mis en service cette année le traitement véhiculé des gîtes larvaires. Concrètement, un pick-up 4×4 embarque un réservoir de produit biocide liquide et une motopompe, ce qui démultiplie la capacité de pulvérisation sur le terrain. Ce type de traitement mobilise deux agents, un pour la manutention et la conduite du véhicule et un autre pour l’épandage, qui suit le véhicule à pied en pulvérisant le produit. Ce type de traitement permet de cibler les zones qui ne peuvent pas être traitées par hélicoptère (situées à moins de 50 m des zones urbaines, très étroites…). Il intervient aussi pour compléter les traitements sur les gîtes larvaires découverts après le passage de l’hélicoptère. Pour la campagne du printemps 2022, ce traitement complémentaire a été mis en place après le passage de l’hélicoptère et jusqu’au 25 mars 2022 ; il a aussi fait l’objet d’un reportage sur France 3 Champagne-Ardenne en présence de Rémy Banach, vice-président de la démoustication au SDDEA, pour les journaux télévisés de 12h et 19h.
Renforcement de la surveillance en avril
Les agents de la démoustication du SDDEA ont renforcé leur surveillance des gîtes larvaires à la suite des précipitations de la première moitié d’avril. En effet celles-ci ont remis en eau les affluents de la Seine, de l’Aube ainsi que leurs annexes hydrauliques, entrainant l’apparition de larves dans certains gîtes potentiels. Des conditions propices au développement précoce des moustiques d’été (Aedes stiticus), d’autant qu’avec le beau temps ces eaux temporaires se réchauffent très vite, accélérant considérablement le cycle biologique des larves de moustiques. Les précipitations ont aussi remis en eau les bassins de gestion urbaine des eaux pluviales (bassins d’orage notamment), propices au développement des moustiques domestiques (Culex) en eaux permanentes. La surveillance continue du SDDEA a donc été renforcée sur ces deux fronts. Toutefois avec le beau temps, le SDDEA espère que le niveau des eaux va baisser et que des assecs permettront de stopper naturellement le développement des larves sur de nombreux gîtes. Le service démoustication informera les élus à la suite de cette surveillance par l’envoi d’un bulletin mensuel d’informations.