La GeMAPI est entrée dans le vif du sujet
La GeMAPI entre pleinement en phase opérationnelle. L’Assemblée générale restreinte du 8 juin 2023 a permis de passer en revue ses réalisations avec les élus GeMAPI et démoustication du SDDEA, réunis dans les locaux du centre de Congrès de l’Aube.
En ouvrant l’Assemblée générale restreinte GeMAPI, Lucile Gaillard, directrice générale adjointe Gestion des milieux, Prévention et Patrimoine au SDDEA, a tenu à souligner que désormais cette compétence jeune au sein du SDDEA entre dans une phase plus concrète, après beaucoup d’études nécessaires pour engager des projets sur le terrain. « L’année 2022 a été la première année où la totalité de notre programmation a été lancée ou est en cours de lancement. C’est la première année où nous enclenchons autant de projets par rapport à notre programmation », s’est-elle félicitée.
Travaux réalisés sur la Sarce, restauration de la zone humide de Channes, interventions sur la Boderonne, comptent notamment parmi les opérations réalisées en 2022. L’inventaire des zones humides par Charlotte Magnan, chargée de mission, a démarré également. L’étude de la répartition de l’eau dans la vallée Seine Aval, en cours de finalisation, permettra de savoir « comment répartir au mieux les débits » à l’avenir sur l’ensemble des canaux et « comment on priorise », a expliqué Tristan Fournier, ingénieur au Service maîtrise d’œuvre et études du SDDEA. Une gestion qui sera validée cette année avec les collectivités, en vue du réaménagement des ouvrages. « Toutes ces actions sont très diversifiées », a souligné Lucile Gaillard. Les opérations de rattrapage d’entretien ont été nombreuses, notamment du fait des arbres morts, victimes de la chalarose du frêne.
« Une vision globale »
Autre fait marquant de l’année : la finalisation de la modélisation des données sur la Seine avant sa confluence avec l’Aube, dans le cadre de la modélisation hydraulique des crues. « La livraison de ce modèle hydraulique a été décalée d’un an, et ce sont des données qui sont très riches pour nous, qui nous seront utiles », a souligné Lucile Gaillard. « Nous pourrons sortir des graphiques sur tout le linéaire concerné par la modélisation », pour avoir une vision globale, s’est réjouie Lucile Gaillard. Les applications notamment permettront de programmer des travaux au bon moment selon le niveau de l’eau, en l’anticipant, tout en ayant une vision des répercussions sur le reste du linéaire.
La partie budgétaire de cette Assemblée a permis d’adopter les comptes de gestion des budgets GeMAPI et Epage, et les comptes administratifs 2022 des budgets annexes GeMAPI et Epage, tous deux excédentaires. Dans les mois et les années à venir, le dossier de la chalarose du frêne, qui décime les ripisylves, va mobiliser beaucoup les équipes. En effet les arbres morts à cause du champignon ravageur représentent un risque pour les ouvrages et les personnes.
Démoustication : incertitudes climatiques
- Le nouvel ingénieur démoustication du SDDEA vient de prendre ses fonctions : il s’agit d’Aimé Mounier, 27 ans. Formé aux milieux aquatiques, à l’agronomie et au conseil à l’agriculture, il a consacré son mémoire de master à l’étude des insectes. « L’entomologie fonctionnelle est très intéressante pour conduire à la compétence démoustication », a souligné Lucille Gaillard.
- La campagne 2022 de démoustication de printemps avait été très précoce, tout début mars. Mais « l’enseignement de cette année est que nous n’avons plus de certitude sur le calendrier ! », a indiqué Lucille Gaillard. « Il faut que nous soyons très vigilants sur la météo. » Toutefois 2022 a été une année calme du fait de la sécheresse, et sans signalement de moustique-tigre.
- Au printemps 2023 une invasion de moustique d’été est arrivée très tôt et a surpris tout le monde, après les pluies du mois d’avril. Le SDDEA maintient sa surveillance active en permanence.
- Les excédents budgétaires permettront de développer de nouveaux outils de communication et d’investir dans de nouveaux pièges « mosquito-magnet ». Ceux-ci sont mis à disposition des communes du périmètre d’intervention du SDDEA, en cas d’invasion ponctuelle. L’effectif actuel sera ainsi doublé pour passer à une douzaine d’appareils.
Une journée pour les milieux aquatiques
A Saint-Mesmin, la noue de la Seine envahie par les déchets
Organisée par le SDDEA, la journée inter-bassins, qui s’est tenue le 25 mai 2023 à Maizières-la-Grande-Paroisse, a permis aux élus des bassins Seine Aval, Seine et Affluents Troyens, et Seine Amont de se retrouver ensemble pour une parenthèse ensoleillée dédiée à la connaissance des milieux aquatiques. En partenariat avec la Fédération de l’Aube pour la pêche et la protection du milieu aquatique, la matinée était consacrée à la présentation du Plan départemental pour la protection du milieu aquatique et la gestion des ressources piscicoles. Les participants présents en ont également appris davantage sur le brochet. Cette espèce de poisson carnivore typique de nos cours d’eau et rivières a besoin de crues pour pouvoir se reproduire. L’après-midi, les élus se sont retrouvés sur le terrain avec Lucile Gaillard, Tristan Fournier, Maëlle Miro Padovani et Sylvain Jung. Au programme : la visite de l’ouvrage hydraulique au lieu-dit « Le Passage », à Maizières, et celui du parc de La Béchère, à Romilly-sur-Seine. Ces deux ouvrages vieillissants devront faire à l’avenir l’objet d’investissements importants pour répondre aux exigences actuelles et futures en matière environnementale et de prévention des inondations. Certains élus présents connaissaient très bien ces sites tandis que pour d’autres la découverte était totale. « C’est une opération à renouveler dans différents secteurs, avec le but de s’approprier, de partager les problèmes que nous rencontrons sur chacun de nos bassins, et de discuter d’autres sujets qu’à l’habitude », s’est réjoui Jean-Michel Viart, 1er vice-président du SDDEA et de sa Régie, Président du Bassin Seine et Affluents Troyens, vice-président de TCM et Président de l’EPAGE de la Seine Supérieure Champenoise, lors de l’Assemblée générale GeMAPI du 8 juin. « Et c’est aussi surtout l’occasion de nous rencontrer. »
« A Saint-Mesmin, sur la partie domaniale, nous avons fait un ramassage de déchets assez impressionnant », a souligné Maëlle Miro Padovani, cheffe de service des Bassins au SDDEA, face aux élus réunis à l’Assemblée générale restreinte GeMAPI le 8 juin. L’opération, menée le 7 mars 2023, représente une action inhabituelle de la part des agents du SDDEA : en effet ils n’ont pas pour mission de ramasser les déchets jetés dans les cours d’eau. Toutefois, la mairie de Saint-Mesmin a signalé au Syndicat l’accumulation de déchets dans une noue de la Seine, sur le domaine public, en gros volumes. Les agents sont donc intervenus à pied, le niveau de l’eau étant trop bas pour le bateau.
« Il s’agit d’un ancien bras de rivière qui se referme peu à peu, mais on y trouve aussi un enjeu de biodiversité du fait de la faune, de la flore », explique Xavier Schmidt, responsable de l’équipe des agents rivière au SDDEA. « C’est important pour les poissons qui y trouvent une zone de repos, de reproduction et d’alimentation. » Trois agents du Bassin Seine Aval ainsi que Ludovic Mary, technicien rivières, ont ramassé quelque 5 m3 de bouteilles plastique, et 15 sacs de 100 litres de bouteilles en verre. Polystyrène et autres déchets plastiques ménagers ont également été enlevés du site. Le tout en une demi-journée… « Il faut savoir que 80% des déchets qui finissent en mer proviennent des rivières », souligne Xavier Schmidt. « Il faut donc les traiter avant pour éviter de retrouver des microplastiques dans la chaîne alimentaire. » Et évidemment, ne jamais jeter ses déchets dans la nature reste la meilleure des solutions.