Démoustication de printemps précoce et étendue
Les conditions climatiques de ce début d’année 2024 sont très favorables aux moustiques. Aussi le SDDEA a mené sa campagne de démoustication de printemps dès les premiers jours de mars, sur un large périmètre.
Le traitement par hélicoptère de la démoustication de printemps a eu lieu quelques jours plus tôt que d’habitude et elle a concerné une vaste zone rurale de 867 ha, sur 39 communes du périmètre de compétence du SDDEA (lire ci-dessous), du 4 au 6 mars inclus. « La météo a été bonne et surtout les conditions de vent aussi », explique Aimé Mounier, ingénieur gestion des populations de moustiques et des espaces naturels au SDDEA. Des conditions favorables au passage de l’hélicoptère de traitement de la société Air Champagne, basée dans l’Aisne, qui a traité toutes les zones préalablement identifiées comme favorables aux surpopulations de moustiques de printemps.
Les moustiques du genre Aedes, objet du traitement, pondent sur le sol et leurs œufs éclosent dans l’eau. Dès lors le développement des larves est très rapide et il faut intervenir à ce stade pour limiter les invasions de moustiques gênants, qui peuvent survenir dans les zones où les eaux s’écoulent mal, inondent les terrains ou stagnent. Or au-delà de la pluviométrie constatée ces derniers mois, les températures sont restées élevées pour la saison. Il en résulte un début d’année remarquablement favorable au développement des populations de moustiques, en quantité et précocité.
Traitement et évaluation
Après la phase de prospection, destinée à évaluer la présence des larves, trois agents du SDDEA sont intervenus sur le terrain en assurant un traitement manuel sur environ 50 ha de gîtes larvaires. Ils ont procédé à l’épandage de produits biocides (granulés ou liquide). Homologués par l’Union Européenne dans le cadre de la lutte contre les moustiques, ces produits utilisent une substance active biologique : le bacille de Thuringe (bactérie). Après avoir ingéré cette substance, les larves de moustiques meurent avant de finir leur transformation et de prendre leur envol. C’est ce même produit qu’a ensuite épandu l’hélicoptère sur les zones les plus vastes et les plus difficile d’accès, en privilégiant les gîtes de remontées de nappes. Le stade de développement des larves, déjà avancé, ne permettait pas d’attendre plus.
Après le traitement, la phase d’évaluation démarre et la surveillance continue. « Nous allons maintenant commencer la phase de prospection pour savoir si les traitements ont été efficaces », précise Aimé Mounier. « Nous allons retourner dans toutes les zones traitées, par ordre chronologique, pour constater sur place, en faisant des prélèvements, si on trouve encore beaucoup de larves ou pas. Cela va durer environ une semaine. En fonction de ce que nous trouvons nous pouvons refaire un traitement manuel, et cela toute l’année. »
Surveillance continue
A la période favorable à l’activité des moustiques, le SDDEA pose également des pièges pour vérifier les espèces en présence ainsi que leur nombre, permettant de toujours mieux les connaître et d’améliorer sans cesse les cartes de localisation de gîtes larvaires. Une surveillance sera également opérée en fonction des futures conditions climatiques pour suivre le développement des espèces estivales qui prendront le relais.
Les communes du périmètre SDDEA qui n’ont pas été concernées par le traitement de printemps ont toutes été prospectées pour vérifier la présence de larves. Cette année étant particulièrement favorable aux moustiques, il est fort probable que d’autres secteurs que ceux ayant bénéficié de la surveillance et de la gestion du SDDEA soient potentiellement producteurs.
La gêne sera donc maitrisée mais probablement pas complètement évitée sur nos vallées. Toutefois, les moustiques n’en demeurent pas moins des espèces importantes pour les milieux naturels. S’ils piquent les humains et les animaux pour obtenir une protéine du sang qui leur permet de se reproduire, ils se nourrissent également du nectar des fleurs, ce qui en fait d’excellents pollinisateurs.
Pour en savoir plus
Les deux espèces qui occasionnent principalement les gênes en piquant au printemps sont Aedes rusticus et Aedes cantans. Elles commencent à faire leur apparition. En décembre et janvier ainsi que fin février, les précipitations importantes ont entrainé des débordements de cours d’eau ainsi que des remontées de nappes, qui ont remis en eau un très grand nombre de gîtes larvaires, entrainant l’éclosion des œufs. Les vallées de l’Aube et de la Seine ainsi que leurs affluents crayeux sont concernées. Voici la liste des communes concernées par le traitement aérien :
- Dans l’Aube : Le Mériot, Nogent-Sur-Seine, Saint-Nicolas-la-Chapelle, Barbuise, Romilly-sur-Seine, Maizières-la-Grande-Paroisse, Plancy-L’Abbaye, Longsols, Dommartin-le-Coq, Jasseines, Magnicourt, Brillecourt, Aulnay, Allibaudières, Boulages, Crancey, Dampierre, Herbisse, Pars-lès-Romilly, Payns, Périgny-la-Rose, La Villeneuve-au-Châtelot, Saint-Hilaire-sous-Romilly, Villacerf, Longueville-sur-Aube.
- Dans la Marne : Marcilly-sur-Seine, La Chapelle-Lasson, Potangis, Saint-Just-Sauvage, Bagneux, Anglure, Allemanche-Launay-et-Soyer, Clesles, Granges-sur-Aube, Saint-Quentin-le-Verger, Villiers-aux-Corneilles, Vouarces, Esclavolles-Lurey, Courcemain. En effet le SDDEA est compétent sur 20 communes de la communauté de communes Sézanne Sud-Ouest Marnais.
Les communes suivantes ont fait l’objet d’un traitement manuel terrestre : Allibaudières, Aulnay, Bessy, Brienne-le-Château, Brienne-la-Vieille, Brillecourt, Chaudrey, Coclois, Dampierre, Épagne, Herbisse, Lesmont, Longsols, Magnicourt, Maizières-la-Grande-Paroisse, Moulins-sur-Aube, Nogent-sur-Aube, Ortillon, Pars-lès-Romilly, Pouan-les-Vallées, Ramerupt, Rhèges, Romilly-sur-Seine, Saint-Hilaire-sous-Romilly, La Chapelle-Lasson, Clesles, Marcilly-sur-Seine, Saint-Just-Sauvage, Savières et Vouarces.