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Année chargée pour la démoustication

En cette année particulièrement pluvieuse, au SDDEA les équipes de la démoustication et de la GeMAPI, activités par définition intimement liées à l’eau, doivent s’adapter. L’assemblée générale restreinte du 13 juin a passé en revue l’actualité de ces deux compétences, en commençant par la démoustication dite « de confort ».

Météo oblige, cette année s’avère très chargée sur le front de la démoustication, les pluies étant propices à l’éclosion des larves de moustiques de printemps et d’été. Aimé Mounier, ingénieur Gestion des populations de moustiques et des espaces naturels au SDDEA, a expliqué la situation face aux élus du SDDEA réunis pour l’occasion : « Au début du mois d’avril dernier, nous avons tenu la réunion générale des délégués à la démoustication. Nous avions présenté alors deux scénarii : le premier, avec des pluies faibles et des inondations modérées ; et le second, avec des pluies fortes et des inondations importantes. Et c’est le second scénario qui est retenu. »

Puis il a expliqué la situation actuelle, cartes du périmètre de compétence du SDDEA à l’appui. Les communes les plus impactées par la gêne des moustiques sont majoritairement situées dans les fonds de vallées de l’Aube et de la Seine, au nord du département. Certaines communes sont particulièrement impactées du fait de la présence d’une espèce en particulier : l’Aedes Sticticus.

Course contre la montre

Ce moustique est capable de se développer très rapidement : « Entre le moment où il éclot et le moment où il se retrouve à l’état d’adulte, en vol, il s’écoule entre trois et cinq jours. » Les agents du SDDEA mènent donc une course contre la montre : « Nous devons repérer les larves, préparer le matériel ou les traitements, cela nous laisse très, très peu de temps pour agir », reconnaît Aimé Mounier. « Cela explique que nous ayons du mal à anticiper ces invasions. » L’Aedes Sticticus se différencie des moustiques d’hiver qui restent sous forment larvaire durant plusieurs mois, ce qui donne aux équipes le temps de traiter les gîtes.

Les gîtes larvaires, propices à l’éclosion des larves, se situent aujourd’hui principalement dans des peupleraies fraîchement coupées, « dans lesquelles on trouve de nombreuses ornières creusées par les camions et les engins de débardage », précise Aimé Mounier. Avec les pluies, ces ornières constituent des réservoirs d’eaux stagnantes où les œufs des moustiques, pondus à même le sol, peuvent éclore librement et massivement après une phase de décrue.

En lien avec la GeMAPI

« Le secteur le plus impacté cette année encore se situe entre Nogent-sur-Aube et Arcis-sur-Aube, cette dernière commune étant particulièrement touchée par cette espèce », a indiqué Aimé Mounier. Un constat précisé par Lucile Gaillard, directrice générale adjointe Gestion des milieux prévention et patrimoine au SDDEA : « Aujourd’hui l’invasion est insupportable à Arcis-sur-Aube notamment, et la commune en arrive à se poser la question de lancer un traitement adulticide sur les moustiques en ville. Ce n’est pas du tout ce que nous recherchons dans nos manière d’aborder la compétence démoustication ! »

Mais « le Bassin Aube Aval a prévu de travailler sur l’amélioration du fonctionnement du ru du Pleuvard, et nous espérons aussi que cela pourra bénéficier à cette problématique d’invasion », a-t-elle poursuivi. En effet le Pleuvard s’écoule mal et crée actuellement des poches d’eau lors des épisodes de fortes pluies. La GeMAPI et la démoustication travaillent ainsi toujours en lien. « A chaque fois que sur un projet de la GeMAPI nous rencontrons un gîte identifié de la démoustication, il y a forcément un échange entre ingénieurs et techniciens qui travaillent sur les deux compétences », a souligné Lucile Gaillard. L’objectif : « Proposer des aménagements qui répondent à nos deux compétences. » Alain Boyer, Président du Bassin Seine Aval, a tenu à souligner par ailleurs que « sur les moustiques d’hiver les traitements ont été parfaitement réussis », adressant ses félicitations à l’équipe du SDDEA.

La GeMAPI développe sa vision et ses projets

Pour la compétence GeMAPI, le bilan des actions 2023 montre que l’activité a été soutenue le long des rivières auboises et de leurs affluents.

« Sur l’année 2023, nous sommes dans une continuité mais aussi à la fois à un tournant parce qu’on voit enfin les travaux qui démarrent, les études qui à certains endroits diminuent au profit de la réalisation des travaux… Et nous commençons à voir les effets de tout ce que nous avions prévu, imaginé, lors des années précédentes, depuis 2018 », s’est félicité Jean-Michel Viard, premier vice-président du SDDEA et de sa Régie, Président du bassin Seine et Affluents Troyens et vice-président de TCM.

Et le deuxième semestre de cette année va permettre d’avancer en ce sens : « Pour la rentrée nous allons vous proposer les PPI, les plans pluriannuels d’investissement. Ils pourront apporter, à nous et à nos financeurs, communautés de communes et d’agglomération, une vision financière de nos besoins, de nos volontés », a souligné M. Viard. « C’est un projet financier mais aussi un projet de bien-être pour nos concitoyens. C’est l’étape suivante pour qu’on puisse voir qu’on progresse et que nous sommes réalistes dans ce que nous voulons faire et ce que nous avons fait. »

Problématique climatique

La carte des actions 2023 de la GeMAPI, présentée à l’occasion de cette assemblée générale restreinte, montre la réalité des actions engagées (voir ci-après). Et à la première génération de travaux de restauration et de prévention des inondations s’ajouteront les suivantes, jusqu’à retrouver un état satisfaisant des cours d’eau, à commencer par celui des petits affluents.

Mais là aussi certaines conditions s’imposent pour progresser, et d’abord la situation météorologique. « Sur tous les Bassins du périmètre de compétence du SDDEA, la plupart du temps nous devons faire avec la problématique climatique, ce qui est typiquement le cas cette année. Je ne sais pas quand nous pourrons faire des travaux… », a souligné Lucile Gaillard.

« On avance »

Par ailleurs, très souvent « malgré les marchés multi-attributaires que nous passons, nous obtenons une seule entreprise qui répond pour tous les travaux, sur tous les Bassins. Nous essayons donc de répartir le plus possible, et nous avons retravaillé les marchés en espérant obtenir un peu plus de prestataires ». Globalement, du fait des contraintes, « même si nous n’exécutons pas encore suffisamment nos programmations, nous arrivons après cinq ans d’exercice de la compétence à une situation qui nous permet de travailler sur ce qu’on attend de nous dans le cadre de la GeMAPI », s’est réjouie Lucile Gaillard, lançant à l’adresse des élus : « Bravo pour toutes vos décisions ! »

Constat partagé par Jean-Michel Viard : « Dans tous les Bassins, on avance et nos cotisations arrivent à suivre. Nous tenons nos budgets, nos petites marges pour travailler sur les étapes futures. Nous restons bien sur cette lancée. »

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