L’été s’annonce bien pour la ressource en eau
Les élus du SDDEA se sont réunis en Assemblée générale le 13 juin 2024. Ce temps fort du syndicat a permis de mettre au vote certaines décisions budgétaires, et de passer en revue l’actualité des compétences du syndicat des eaux. C’est aussi un moment d’échanges avec les élus, les partenaires et les agents.
Après un hiver et un printemps particulièrement pluvieux, l’Assemblée générale du SDDEA et sa Régie a fait le point sur l’état quantitatif des nappes d’eau dans le département. Avec un constat sans surprise : les niveaux sont hauts. De septembre 2023 à mars 2024, d’après les cumuls pluviométriques, « les précipitations ont été excédentaires sur l’ensemble du département », a expliqué Marc-Eric Joffroy, hydrogéologue à la Régie du SDDEA, « avec un excédent plus marqué sur le nord de l’Aube, où il dépasse 60 % ».
Aussi la situation des eaux de surface est favorable. « Les Grands lacs sont dans leur pleine potentialité pour assurer le soutien d’étiage, avec 193 millions de mètres cubes disponibles sur le lac Seine et 160 millions sur le lac Aube. » A ce propos, en début d’Assemblée, Jean-Marie Viart, Président de l’EPTB Seine-Grands Lacs et Premier vice-Président du SDDEA et sa Régie, avait rappelé que lors de la crue d’avril, « la gestion du droit d’eau aura probablement permis d’éviter l’inondation de 2 000 ha de terres agricoles ». Il a salué l’expertise des partenaires (Etat, SDDEA, SDIS, EPTB…) dans la gestion du risque inondations, développée depuis les inondations de l’hiver 2017/2018.
S’agissant des eaux souterraines, actuellement « la baisse généralisée est bien conforme à un mois de juin, avec des niveaux qui restent généralement hauts à très hauts », a poursuivi M. Joffroy. Dans le principal aquifère du département, celui de la craie, « les niveaux moyens sont basés sur des relevés mensuels de plus de 20 ans, et les niveaux actuels sont très supérieurs à ces moyennes pour un mois de juin ». Tandis que s’agissant de l’aquifère karstique calcaire du sud du département, là aussi les niveaux se situent au-dessus des normales. L’été s’annonce donc sans tensions puisqu’« il n’y a pas de niveaux particulièrement bas attendus des eaux souterraines pour les mois estivaux à venir », a conclu M. Joffroy.
« Rester prudent » sur la qualité
Si l’état quantitatif des masses d’eau est très satisfaisant, la présence de résidus du Chlorothalonil, pesticide utilisé jusqu’à la fin de 2020 dans la majorité des cultures en France, continue de faire l’objet d’études. L’ANSES, seul organisme compétent en France pour statuer sur le risque sanitaire, la « pertinence », d’un résidu de pesticide dans l’eau, a fait évoluer ses positions. Dans un avis rendu le 29 avril 2024, l’ANSES a classé l’un des métabolites du Chlorothalonil (le R417888) pertinent, et n’a pas confirmé le caractère pertinent d’une autre molécule (R471811).
Il en résulte que dans le département, « 99,8 % des habitants du périmètre étudié consomment une eau conforme vis-à-vis des métabolites du Chlorothalonil. », selon ces nouvelles exigences réglementaires, a expliqué Christophe Cailleux, Directeur du Patrimoine à la Régie du SDDEA. Le périmètre d’étude, défini en 2022 par la Régie du SDDEA pour une campagne d’analyse avec des laboratoires partenaires, porte sur 70 ressources, soit un tiers des captages du département, alimentant les deux tiers de la population auboise. Mais dans l’état actuel des connaissances sur ce sujet, « il convient de rester prudent », a-t-il rappelé. « Il est donc important d’attendre les résultats des différentes campagnes analytiques qui vont être menées. »
Pour en savoir plus
- Sept transferts de la compétence assainissement collectif au SDDEA ont été adoptés lors de cette assemblée, avec effet au 1er janvier 2025. Ces demandes ont été faites par les communes de Baroville, Bragelogne-Beauvoir, Brienne-le-Château, Flogny-la-Chapelle (Yonne), Les Riceys et Vitry-le-Croisé sur un périmètre de 6217 habitants et 3357 abonnés.
- Les communes d’Arcis-sur-Aube et de Landreville ont demandé le transfert de leur compétence assainissement non collectif au SDDEA.
- L’Assemblée générale du SDDEA et sa Régie a entériné la création de cinq nouveaux Conseils de la politique de l’eau (COPE) pour la compétence eau potable, représentant cinq communes. Il s’agit de Baroville, Bergères, Les Riceys, Longpré-le-Sec et Flogny-la-Chapelle (Yonne). Les ressources en eau potable de cette dernière alimentent déjà en secours le COPE de Marolles-sous-Lignières.
- La plupart des transferts de compétences sera soumis au vote de l’Assemblée générale du SDDEA en novembre prochain. Un afflux de demandes est à prévoir, conséquences du transfert obligatoire des compétences eau et assainissement au 1er janvier 2026 (loi NOTRe), et de l’obligation de délibérer avant fin 2025 pour envisager la création d’un COPE à l’échelle communale.
- Les COPE eau potable des Grandes-Chapelles, de la région de Saint-Mesmin, de Fontaine-les-Grès et de Chapelle-Vallon, ont décidé de fusionner pour donner naissance, au 1er janvier 2025, au COPE des Chapelles de Seine, regroupant 8 communes (Mesgrigny, Vallant-Saint-Georges, Fontaine-les-Grès, Saint-Mesmin, Droupt-Saint-Basle, Droupt-Sainte-Marie, Les Grandes-Chapelles, Chapelle-Vallon). Une conséquence de la mutualisation des ressources et des investissements nécessaires au retour à la conformité.
La télérelève se déploie
La télérelève des compteurs d’eau se déploie progressivement dans tout le département. Le principe : plus besoin d’attendre le passage du releveur de compteurs, le nouveau compteur connecté s’occupe de tout et envoie ses propres données chiffrées. L’installation de ces nouveaux compteurs intervient progressivement chez les usagers, à l’occasion du remplacement des anciens compteurs de plus de 15 ans. « Plus de 10 000 compteurs communicants ont déjà été posés sur un parc total de près de 113 000 compteurs », a expliqué Thibault Guilbert, directeur Systèmes d’information à la Régie du SDDEA. « L’objectif est d’arriver à un rythme de déploiement de 9 000 à 10 000 compteurs par an. » Ce système de télérelève permettra aussi d’alerter très rapidement en cas de consommation anormale, synonyme d’une fuite d’eau potentielle chez l’usager. Le SDDEA et sa Régie développent une infrastructure numérique en partenariat avec le Conseil Départemental, à base de petites antennes posées dans les communes. Ce réseau permettra le fonctionnement de ces compteurs d’eau et de bien d’autres objets connectés, dont les communes pourront se doter à l’avenir, pour le service des habitants.