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Campagne de démoustication 2021

À partir du mardi 16 mars 2021, un hélicoptère de la Société Air Champagne, missionnée par le SDDEA, va parcourir le ciel des départements de l’Aube et de la Marne et traiter pendant deux à trois jours (en fonction des conditions météorologiques) les gîtes à moustiques encore en eau après la longue période d’inondation de janvier à février.

Cette campagne de démoustication a pour but d’éviter la prolifération des moustiques de type Aedes rusticus et Aedes cantans dans les vallées de l’Aube et de la Seine.

Un biocide non nuisible sera épandu afin de tuer les moustiques encore à l’état de larves afin d’éviter in fine leur prolifération. Ce produit est composé de bactéries qui ciblent le tube digestif des larves et provoquent leur mort avant le passage à l’état adulte.

À l’image de l’année dernière, les précipitations hivernales ont entrainé la remise en eaux des gîtes larvaires à moustiques sur l’ensemble des 112 communes ayant transféré leur compétence de démoustication de confort. Cette remise en eau a entraîné l’éclosion des milliers d’œufs de moustiques de l’espèce Aedes rusticus déposés sur le sol en juillet et août derniers lorsque les niveaux d’eau étaient au plus bas. Les populations de cette espèce nécessitent chaque année un traitement préventif afin de limiter leur prolifération. Il s’agit de l’espèce provoquant les invasions après les inondations hivernales habituelles.

Les conditions climatiques ont pour le moment été très favorables à la surveillance de l’Aedes rusticus :
– des précipitations régulières non-soutenues de mi-décembre à la fin janvier entraînant une remise en eau très progressive des gîtes larvaires ;
– des températures relativement basses pendant plusieurs semaines, retardant la croissance de l’espèce Aedes rusticus ;
– un redoux tardif permettant le maintien des populations de moustiques à des stades larvaires peu avancés pour la saison ;
– une diminution importante des niveaux d’eau depuis fin février, entraînant l’assèchement et la disparition des gîtes larvaires.

Ainsi, les traitements par voie aérienne devront s’opérer sur les gîtes larvaires encore en eau qui ont répondu positivement au développement des moustiques. Des conditions météorologiques défavorables à l’épandage par voie aérienne pourrait générer un retard des traitements et compromettre l’efficacité de cette campagne de démoustication.

La réalisation de cette première campagne, même si celle-ci est effectuée dans de bonnes conditions, n’exclut pas la nécessité d’un second passage entre fin avril et mi-juin, en fonction de l’évolution des conditions hydrologiques susceptibles de favoriser l’apparition et le développement d’autres espèces printanières et estivales.

Combien de sites ont été identifiés ?


Propices au développement des moustiques du genre Aedes, les zones humides, les sous-bois, les zones marécageuses sont identifiées par les agents du SDDEA qui procèdent à l’évaluation de la densité des moustiques au stade larvaire et aux préconisations de traitement :
le traitement manuel est le plus souvent appliqué sur des petites surfaces à l’aide de produits biocides liquide (application par pulvérisation), mais aussi solide (sous forme de granulés) le traitement par hélicoptère est privilégié sur de grandes étendues. Cette solution est plus compliquée à mettre en œuvre, car il est impossible de voler au-dessus de 19km/h.

Une cartographie des zones à traiter a été réalisée pour cibler le périmètre d’action de ce traitement préventif. Les services de démoustication ont identifié des populations de larves de moustiques sur une superficie totale d’environ 530 hectares (99 gîtes). Parmi ces gîtes, 43 ont d’ores et déjà été traités par nos équipes au sol, ce qui représente pas loin de 140 ha.
Les 56 gîtes (environ 400 ha) où des populations de moustiques sont toujours en cours de développement feront tous l’objet de traitements. Etant donné la baisse des niveaux d’eau, les équipes au sol procèdent encore à l’épandage terrestre de produits biocide ce qui devrait limiter ainsi l’épandage par voie aérienne à 350 ha.

Identification des larves de moustiques au microscope - Ingénieur démoustication

Quelles espèces de moustiques vont être ciblées ?

Cette action de démoustication vise plus particulièrement les espèces du genre Aedes, notamment Aedes rusticus et Aedes cantans présentes en nombre dans les vallées alluviales humides. Ces espèces ont la particularité de pondre sur sol humide en été. Une fois remis en eau lors des crues, les œufs peuvent alors passer au stade de larve. C’est pourquoi les vallées de la Seine et de l’Aube sont particulièrement favorales à l’apparition de moustiques. Les œufs des moustiques pouvant en effet survivre jusqu’à sept ans sur sol sec et profiter d’une seule crue pour éclore.

Une fois éclos, les larves de ces espèces entament alors un développement plus ou moins long en fonction des conditions météorologiques avant de s’envoler, pour les plus téméraires, dès la fin mars. Le passage à l’état adulte (appelé également « stade imaginal ») dépend en partie de la température de l’eau et de la disponibilité en oxygène des eaux : en général, plus la température est élevée, plus le développement de la larve est rapide.
Une fois envolés, les individus de ces espèces passent environ 3 semaines avant d’entamer leur reproduction, après laquelle les femelles chercheront à piquer. Les espèces ciblées seront amenées à piquer à partir de fin avril / début mai. Les femelles de moustiques ont besoin de prélever du sang pour apporter à leurs œufs une protéine indispensable à leur viabilité.

Il est important de souligner que cette action ne vise pas à éradiquer les moustiques, mais à limiter la gêne occasionnée par leur prolifération.
Ces traitements s’inscrivent dans une stratégie globale de lutte contre les moustiques : nos services travaillent activement sur l’écologie des espèces de moustiques les plus gênantes afin de définir quels milieux naturels sont les plus impactants dans la gêne annuelle. Ces études permettent aujourd’hui d’identifier plus facilement les gîtes larvaires les plus productifs nécessitant la mise en place des traitements tout en réduisant la pression de traitement sur le territoire. L’identification des facteurs discriminants à la présence de moustiques doit également permettre de définir des travaux de gestion qui permettraient de réduire le potentiel d’accueil des milieux ou favoriser la présence de prédateurs et concurrents des moustiques dans le milieu naturel. Ces espèces sont différentes de celles que l’on retrouve au sein des habitations : Culex et Culiseta qui peuvent se développer au sein de nos jardins.

Quel produit va être épandu ?

Le produit épandu est homologué par l’Europe pour le traitement spécifique des moustiques Son utilisation est strictement encadrée et nécessite un certibiocide, aussi bien pour l’acheteur que pour la personne amenée à l’épandre. Le produit est dilué avec de l’eau afin d’obtenir une concentration de 2 litres par hectare.
Son utilisation ne présente pas de danger pour la santé humaine ni pour celle des animaux.
Si une remontée des eaux venait à se produire au mois de mai et au mois de juin, mettant en eau de nouveaux œufs de moustiques, le SDDEA sera aussi en mesure de procéder à une nouvelle campagne. Le produit utilisé sera alors présenté sous forme de granulés.

Comment éviter d'avoir une prolifération de moustiques chez soi ?

Afin de limiter la reproduction des moustiques du genre Culex, qui se développent près des habitations, vous pouvez :
1. vider les coupelles d’eau stagnante ;
2. mettre des moustiquaires sur vos réservoirs d’eau ;
3. imprégner vos vêtements de spray anti-moustiques ;
4. installer des moustiquaires aux fenêtres en les imprégnant de répulsif ou de citronnelle ;
5. favoriser localement la présence de prédateurs comme les hirondelles et les chauves -souris !

Posted in Compétences, Démoustication