Marc-Éric Joffroy, hydrogéologue, étudie les ressources en eau souterraines pour les protéger et gérer au mieux leurs exploitations
Marc-Éric Joffroy, hydrogéologue au sein de la Régie du SDDEA est titulaire d’un doctorat en Sciences de la Terre. Sa formation universitaire interdisciplinaire axée sur la géologie et l’hydrologie lui a permis d’acquérir les connaissances nécessaires pour connaître et comprendre les différents aspects du métier : appréhender pour les eaux souterraines : leurs circulations probables, la chimie et les évolutions, la relation avec les eaux de surface, comment capter l’eau, diagnostiquer et dimensionner les ouvrages. Les volets réglementaires et relationnels sont aussi des aspects importants du métier.
Ses expériences professionnelles, entre secteur privé et secteur public, ont été très variées et enrichissantes : activité de forages pour les pétroliers et pour l’eau potable, diagnostic et gestion de pollutions, études et travaux de tous types en relation avec les eaux souterraines et de surface.
Le besoin croissant d’études pour accroître la connaissance du sous-sol aubois a nécessité la création d’un poste d’hydrogéologue à la Direction du Patrimoine, occupé depuis mai 2018 par Marc-Éric. Cette direction, composée de 24 salariés est notamment en charge de la protection et de la rénovation des ouvrages de production d’eau potable. Au niveau départemental, 2/3 des ouvrages de production de l’Aube sont sous maîtrise d’ouvrage de la Régie du SDDEA soit 172 ouvrages de production répartis sur 118 sites.
Seul hydrogéologue en poste à la Régie du SDDEA, Marc-Éric Joffroy suit la réalisation des études pour la protection des captages d’eau : protection contre les pollutions accidentelles avec les périmètres de protections et gestion des pollutions diffuses – essentiellement liés au surplus de nitrates et pesticides dans les champs – avec les études d’Aire d’Alimentation de Captage.
« La mise en place des aires d’alimentation de captage, décidé par l’Etat pour préserver la qualité de l’eau, limite les risques de manière préventives. Certains captages sont très réactifs, le moindre produit qui tombe sur le sol arrive directement dans les nappes d’eaux souterraines. Ce sont les services de l’Etat ainsi que le préfet qui s’assurent de la mise en vigueur de la restriction. Il est primordial que l’ensemble des acteurs concernés aussi bien internes qu’externes, comme les élus locaux, la Chambre d’Agriculture de l’Aube, la Direction Départementale et Territoriale, l’Agence Régionale de Santé et l’Agence de l’Eau Seine Normandie, travaillent de manière étroite et coordonnée pour palier à tout type d’accident et surtout préserver la ressource, l’eau. »
En complément, il supervise le travail réalisé par les bureaux d’études ayant répondu à des appels d’offres via les marchés publics.
« Notre objectif est d’acquérir une meilleure connaissance du territoire tout en optimisant le fonctionnement et l’implantation de nouveaux ouvrages ».
« Dans cette même optique nous avons signé en 2018 une convention de partenariat importante avec le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Ce partenariat unique en France, réalisé à une échelle départementale, livrera d’ici cinq ans ses résultats ; les données récoltées seront modélisées pour obtenir la synthèse de l’état de l’eau dans le département. Nous cherchons à quantifier les effets du changement climatique pour mieux l’anticiper et être en mesure d’adapter nos actions en fonction des ressources disponibles » explique l’hydrogéologue.