Campagne de démoustication 2020
A compter du mardi 24 mars 2020, un hélicoptère de la société Air Champagne, missionné par le SDDEA va parcourir pendant deux à quatre jours (en fonction des conditions météorologiques) le ciel des départements de l’Aube et de la Marne. Cette action de prévention est maintenue dans le contexte de la crise sanitaire actuelle car elle est indispensable à cause de la mise en eau des gîtes larvaires en janvier, février et mars.
En effet, les larves de moustiques ont besoin d’eau pour éclore et se développer. Plus la température de cette dernière est élevée, plus les larves se développent rapidement. Les températures anormalement douces relevées cet hiver et la mise en eau de certains sites expliquent donc pourquoi nos équipes doivent intervenir rapidement et ce afin d’éviter une prolifération des moustiques cet été dans les vallées de l’Aube et de la Seine.
Des conditions météorologiques défavorables pour procéder à un épandage par voie aérienne ou une poursuite de la montée des eaux pourraient générer un retard des travaux et compromettre l’efficacité de cette campagne de démoustication.
La réalisation de cette première campagne, même si celle-ci est effectuée dans de bonnes conditions, n’exclut pas la nécessité d’un second passage entre fin avril et mi-juin, en fonction de l’évolution des conditions hydrologiques susceptibles de favoriser l’apparition et le développement d’autres espèces printanières et estivales.
Combien de sites ont été identifiés ?
Les services de démoustication ont identifié des populations de larves de moustiques sur une superficie totale d’environ 550 hectares, répartis sur 62 gites larvaires et 38 communes. Parmi ces gîtes, environ 450 à 500 hectares nécessitent, du fait de la présence significative de larves, de faire l’objet d’un traitement. Eu égard à la remontée des eaux de ces derniers jours, il n’est pas improbable que de nouveaux gîtes larvaires soient identifiés d’ici le début des traitements.
Quelles espèces de moustiques vont être ciblées ?
Cette action de démoustication vise plus particulièrement les espèces du genre Aedes (rusticus et cantans), présentes dans les vallées humides. Les moustiques invasifs de cette espèce se développent au printemps. Les femelles pondent des œufs sur une terre humide, et ces derniers peuvent y survivre jusqu’à 7 ans. Les œufs éclosent au contact de l’eau, avant de se transformer en larve.
Le passage à l’âge adulte dépend de la température de l’eau ; plus celle-ci est élevée plus le développement de la larve est rapide. Ce développement peut passer de 3 mois à 5 jours. Les espèces ciblées, Aedes, grandissent en ce moment et seront amenées à piquer à partir du mois de mai. Les femelles piqueront afin de nourrir leurs œufs pendant une à deux semaines.
Il est important de souligner que cette action ne vise pas à éradiquer les moustiques, mais à limiter la gêne occasionnée par leur prolifération.
Cette espèce de moustique est différente de celle que l’on retrouve au sein des habitations : le Culex, qui lui se développe et vit au sein de nos jardins et maisons.
Quelles sont les zones traitées ?
Propices au développement des moustiques, les zones humides, les sous-bois, les zones marécageuses sont identifiées par les agents du SDDEA qui procèdent à l’évaluation de la densité des moustiques au stade larvaire et au choix du traitement :
- Le traitement manuel est effectué sur des petites surfaces.
- Le traitement par hélicoptère est privilégié sur de grandes étendues. Cette solution est plus compliquée à mettre en œuvre, car il est impossible de voler au-dessus de 19km/h.
Une cartographie des zones à traiter a été réalisée pour cibler le périmètre d’action de ce traitement préventif.
Sur quel territoire cette opération a-t-elle lieu ?
La campagne de démoustication se déroule exclusivement sur les communes qui ont transféré cette compétence au SDDEA. Principalement situées le long des vallées de la Seine et de l’Aube, dans les départements de l’Aube et de la Marne, ce sont près de 114 communes qui font appel aux services du SDDEA.
Quel produit a été épandu ?
Le biocide utilisé est homologué pour l’agriculture biologique. Son utilisation est strictement encadrée et nécessite un certibiocide, aussi bien pour l’acheteur que pour la personne amenée à l’épandre. Le produit est dilué avec de l’eau afin d’obtenir une concentration de 2 litres par hectare.
Son utilisation ne présente pas de danger pour la santé humaine ni pour celle des animaux.
Si une remontée des eaux venait à se produire au mois de mai et au mois de juin, mettant en eau de nouveaux œufs de moustiques, le SDDEA sera aussi en mesure de procéder à une nouvelle campagne. Le produit utilisé sera alors présenté sous forme de granulés.
Comment éviter d’avoir une prolifération de moustiques chez soi ?
Afin de limiter la reproduction des moustiques du genre Culex, qui se développe près des habitations, vous pouvez :
- Vider les coupelles d’eau stagnante
- Mettre des moustiquaires sur vos réservoirs d’eau ou placer à l’intérieur de ces derniers un morceau de polystyrène qui va attirer les œufs. Il faut alors penser à évacuer les larves collées au polystyrène.
- Imprégner vos vêtements de spray anti-moustiques
- Installer des moustiquaires, de la citronnelle
- Placer un géranium à vos fenêtres ; leurs feuilles odorantes font fuir les moustiques