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Quantité et qualité de la ressource en eau
du SAGE de la bassÉe-Voulzie

VOLET QUANTITE

L’état des lieux et le diagnostic ont permis de dresser un premier bilan de cet enjeu.

Le territoire du SAGE peut se diviser en 3 entités distinctes, qui ont toutes un fonctionnement différent, même si des transferts, principalement d’eau souterraine, existent. 

La Seine est régulée par les barrages réservoirs. La variabilité annuelle des débits est donc assez faible avec l’effet tampon des lacs-réservoir, d’autant plus que les échanges avec la nappe alluviale sont importants. On remarque qu’il y a plutôt des gains de débit d’amont en aval sur la Seine en années humides et des pertes de débits en années sèche. À noter que l’amplitude des variations quotidiennes des débits en lien avec les éclusées est très importante (jusqu’à 15 m3/s) et impacte l’hydromorphologie du fleuve.

La Voulzie et les autres cours d’eau rive droite de la Seine (Noxe, Méance, Auxence, Dragon, …) présentent un régime hydrologique différent de ceux de rive gauche, avec une variabilité saisonnière et interannuelle plus faible. Les cours d’eau sont alimentés par la nappe de Champigny, mais l’inertie de la nappe semble être plus importante que celle de la Craie, ainsi les étiages sont plus ponctuels, mais aussi plus longs. A noter que le régime hydrologique de la Voulzie peut être influencé par la dérivation des sources de la Voulzie, captées par Eau de Paris : l’écoulement n’est pas naturel mais compensé par un pompage dans la Seine en fonction du prélèvement.

L’Ardusson, tout comme l’Orvin et le Pars, coule sur la nappe de la Craie. L’hydrologie est très liée à la nappe, car les débits ne suivent pas tout à fait la pluviométrie, mais plutôt l’évolution de la hauteur de la nappe. Les variations interannuelles des débits sont donc importantes, en lien avec la pluviométrie et le remplissage de la nappe. L’Ardusson est un témoin important du niveau de remplissage de la nappe de la Craie, et il peut se retrouver quasi en assec.

Concernant les prélèvements, on peut noter :

  • La présence d’ouvrages d’envergure induisant des prélèvements conséquents : la centrale nucléaire et les canaux de navigation de la Seine ;
  • Une exportation du plus de la moitié des prélèvements destinés à l’eau potable vers l’extérieur du bassin (Eau de Paris, …) ;
  • Des transferts de ressource à l’intérieur du bassin avec la compensation des prélèvements dans les sources de la Voulzie par un pompage en Seine ; mais aussi des transferts d’eau pour la gestion des canaux ;
  • Une multitude de captages d’eau potable destinés à l’alimentation du territoire, avec des réseaux peu interconnectés et donc peu sécurisés ;
  • Une irrigation peu marquée à l’échelle du SAGE, mais qui se révèle être majoritaire sur les sous-bassins hors axe Seine, avec un prélèvement qui se fait exclusivement en période de basse-eaux.

Si l’on dénombre plusieurs initiatives de gestion locales de l’enjeu quantitatif sur le territoire Bassée Voulzie (en particulier sur le secteur de la nappe de Champigny), il n’y a pas pour l’instant de gestion structurelle établie à l’échelle du bassin. Ce sera le rôle du SAGE que de fixer les orientations et le cadre de cette gestion.

VOLET QUALITE

Globalement, les pollutions diffuses altèrent la qualité des eaux superficielles et souterraines sur le territoire. Il faut noter que cet enjeu est important d’autant que l’ensemble des nappes présentes sur le territoire Bassée-Voulzie présentent des vulnérabilités très fortes, qu’il s’agisse de la nappe de Champigny au nord-est du bassin, de la nappe du Senonais qui couvre quasi l’ensemble du SAGE, ou bien de la nappe alluviale de la Bassée. Les captages AEP du périmètre sont particulièrement dégradés vis-à-vis des pollutions diffuses par les nitrates et les pesticides. Compte tenu de la dégradation de la qualité des eaux brutes vis-à-vis des nitrates et pesticides, 18 captages sont identifiés comme prioritaires (21%) et 39 captages sont identifiés comme sensibles (47%) vis-à-vis des pollutions diffuses dans le SDAGE 2022-2027. Parallèlement, la nappe alluviale de la Bassée est inscrite dans le SDAGE 2022-2027 comme réserve stratégique pour l’alimentation en eau potable actuelle et future.

NITRATES

En excès, les nitrates peuvent avoir des effets négatifs sur la santé et font ainsi l’objet d’un seuil spécifique en matière d’eau potable (seuil de potabilité : 50 mg/L). D’autre part, les excès en nitrates participent à l’eutrophisation des eaux superficielles, dans des conditions spécifiques, et notamment en présence de phosphore.

Les stations sur l’axe Seine ne rencontrent pas de difficultés particulières vis-à-vis des nitrates. Les concentrations moyennes annuelles sont stables, de l’ordre de 20 mg/l. En rive droite, les stations affichent régulièrement des taux supérieurs à 50 mg/L. Il est à noté que depuis 2012, on remarque une stagnation voir un léger fléchissement des taux de nitrates. En rive gauche, les taux sont moyens, autour de 30 à 40 mg/L, mais en augmentation.

Sur le territoire, quatre masses d’eau souterraines sont évaluées en mauvais état chimique vis-à-vis des nitrates. Il s’agit de la nappe des Alluvions de la Bassée (FRHG006) ; de la nappe Tertiaire du Brie-Champigny et du Soissonnais (FRHG103) ; de la nappe de Craie de Champagne sud et centre (FRHG208) et de la nappe de Craie du Senonais et Pays d’Othe (FRHG209).

Phytosanitaires

La présence de pesticides dans les cours d’eau est de nature à compromettre la potentialité de l’eau à héberger des populations animales ou végétales diversifiées et peut se traduire par des pertes d’usages en matière de production d’eau potable. La limite de qualité à respecter est de 0,1 μg/L par substance individualisée et de 0,5 μg/L pour l’ensemble des concentrations cumulées des substances (normes de potabilité du décret du 20 décembre 2001).

Depuis 2007, 171 molécules ont été quantifiées au moins une fois sur les 12 stations de suivi. Parmi les substances les plus quantifiées, une seule molécule affiche un taux de quantification supérieur à 50 %. Il s’agit de l’AMPA (acide aminométhylphosphonique, métabolite du glyphosate). Le glyphosate et l’atrazine présentent également des taux de quantification important, légèrement inférieurs à 50%. Pour rappel, l’atrazine est interdit d’usage depuis 2003, mais la molécule est extrêmement persistante dans l’environnement.

La molécule retrouvée avec les concentrations les plus importantes sur les stations de suivi de la qualité des eaux du SAGE entre 2007 et 2017 est le métaldéhyde (molluscicide principalement utilisée comme anti-limace).

4 masses d’eau souterraines du territoire sont en mauvais état chimique (objectif 2027) : Alluvions de la Bassée (FRHG006), Nappe Tertiaire du Brie-Champigny et du Soissonnais (FRHG103), Nappe de Craie du Senonais et Pays d’Othe (FRHG209) et Nappe de Craie de Champagne sud et centre (FRHG208).

Concernant les prélèvements, on peut noter :

  • La présence d’ouvrages d’envergure induisant des prélèvements conséquents : la centrale nucléaire et les canaux de navigation de la Seine ;
  • Une exportation du plus de la moitié des prélèvements destinés à l’eau potable vers l’extérieur du bassin (Eau de Paris, …) ;
  • Des transferts de ressource à l’intérieur du bassin avec la compensation des prélèvements dans les sources de la Voulzie par un pompage en Seine ; mais aussi des transferts d’eau pour la gestion des canaux ;
  • Une multitude de captages d’eau potable destinés à l’alimentation du territoire, avec des réseaux peu interconnectés et donc peu sécurisés ;
  • Une irrigation peu marquée à l’échelle du SAGE, mais qui se révèle être majoritaire sur les sous-bassins hors axe Seine, avec un prélèvement qui se fait exclusivement en période de basse-eaux.

Si l’on dénombre plusieurs initiatives de gestion locales de l’enjeu quantitatif sur le territoire Bassée Voulzie (en particulier sur le secteur de la nappe de Champigny), il n’y a pas pour l’instant de gestion structurelle établie à l’échelle du bassin. Ce sera le rôle du SAGE que de fixer les orientations et le cadre de cette gestion.

À retenir

  • Les ressources en eau souterraines sont peu protégées et vulnérables aux pollutions par la surface, notamment la nappe de Champigny ;
  • Les pesticides impactent également l’écologie des cours d’eau : affaiblissement des communautés, perte de diversité biologique, perte de résilience des espèces, …
  • Les alluvions de la Bassée et la nappe de Champigny sont classées comme réserves stratégiques pour l’alimentation en eau potable actuelle et future ;
  • L’agriculture est l’un des principaux facteurs de pression azotée et phytosanitaires sur le périmètre. La mauvaise qualité en nitrates des cours d’eau semble liée à la part élevée de céréales (blé tendre, orge, colza) dans la surface agricole ;
  • La pression exercée par les usages non agricole, et notamment par les collectivités, est faible compte tenu des règlementations récentes ;
  • Les collectivités compétentes engagent ou réalisent différents programmes et travaux pour pallier la dégradation de la qualité des eaux brutes et garantir la distribution d’une eau conforme en termes de qualité aux habitants du bassin (TransprEAUvinois) ;
  • Des actions de reconquête des captages prioritaires ou sensibles restent à mener dans les départements de la Seine-et-Marne et de l’Aube ;
  • Les actions de reconquête par Eau de Paris sur les captages Dragon, Durteint et Voulzie sont anciennes (2007) et le développement des PSE devraient être plus incitatifs auprès des professionnels agricoles ;
  • La contamination est certainement ancienne, et même en cas d’évolutions de pratiques, la reconquête de la qualité des eaux souterraines sera longue compte tenu de l’inertie des milieux (stocks de nitrates dans les sols et temps de transfert vers les nappes) ;
  • Pas de programme d’actions concernant la limitation des ruissellements de polluants vers les cours d’eau (3 masses d’eau présentent un risque vis-à-vis du phosphore en lien avec le lessivage des sols agricoles : ru de la Bilbaudrie, ru de Sucy et ru de Suby)

Pour aller plus loin :

La consultation préalable

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Qu'est-ce qu'un SAGE ?